jeudi 25 février 2010

Rencontre avec une terre nommée Israël



Entre téléphone et prise de rendez vous, pas une minute à moi


Repas à Bethléem sous une tente, si vous regardez bien, je fume du narguilé au fond... avec cette fumée, je pense que j'ai tué mes poumons


Marc résume dans cette image le rythme de notre visite : fatigue, voir épuisement


Le jardin de la maison de Ruthi ou nous passâmes 3 nuits

Comment résumer une telle aventure? Ce n'est pas facile. Voilà quelques jours que je suis revenu et je sens le blues m'envahir. Ce n'est pas facile de revenir d'une terre si attachante. Israël est une terre en guerre, mais c'est aussi une terre d'accueil ou les gens vous donnent ce qu'ils ont pour que vous vous sentiez chez vous. Je ne souhaite pas prendre partie, israéliens et palestiniens ont redoublé d'efforts afin de nous satisfaire.
Si je devais résumer ce séjour, je dirais "rencontres" et "course contre la montre". Je n'ai jamais cessé de rencontrer des personnes afin de multiplier les contacts et de trouver les interlocuteurs susceptibles de croire et de suivre notre projet. Ce ne fut pas vraiment du tourisme pour moi, même si j'en ai eu plein les yeux. Mais la découverte de fortes personnalités fut un plaisir tout aussi fort que l'antique cité de Jérusalem ou la mer morte.
L'accueil restera le plus beau souvenir de ce séjour. Que de générosité, que de dépenses pour notre bien être. Je me souviendrai de cette soirée à Bethléem, pleine de joie et pleine d'espoir. Ou encore ce repas à Jérusalem organisé par le centre Romain Gary, il y avait presque un coté familiale autour de cette table. A ma gauche, je découvrais Dominique pour la première fois qui me racontait comment elle était venue ici et avait trouvé l'amour auprès d'Alain. Des petites histoires, si humaines, au milieu d'une terre pétrie d'histoire universelle.
Je me souviens aussi de la maison de Ruthi, amie très proche d'Emmanuel. Elle passe sa vie à faire de la céramique... Elle vit sa vie entre son atelier, son jardin et ses amis. Son jardin ressemble à une caverne aux merveilles ou ses oeuvres déposées ici et là, se perdent au milieu d'une nature maîtresse territoire. Une oasis sauvage, bercée par le chant des oiseaux, en pleine ville.

Bethléem



Rami, un cuisinier palestinien qui aime la cuisine française


Marc et Rami, de l'alliance française, accompagnés par Lisa


L'université de Bethléem, c'est dure de trouver un coin tranquille...


Je suis juste devant la porte de l'église de la nativité... vous pouvez pas vous imaginer ce que je raconte!


Le mur passé, notre premier contact avec la Palestine

Bethléem, terre chargée d'histoires et de mythologies. Aller à Bethléem était pour moi, comme pour Marc d'ailleurs, un symbole. Notre premier contact fut plutôt froid. Nous dûmes passer le mur de "sécurité" pour pénétrer en territoire palestinien. L'une des premières images qui me marquèrent, ce fut ce troupeau de moutons au milieu de la rue. Israël c'est la porte de l'occident, la Palestine, la porte de l'orient. C'est un peu stupide, mais je crois que cela résume assez justement le décorum. Notre accueil fut magnifique. Abla, Marc et Rami s'appliquèrent pour nous satisfaire. Les musiciens avaient faim, je parti avec Marc, notre hôte, chercher un sandwich palestinien. Je voulais sentir, gouter et découvrir cette terre... chrétienne, ne l'oublions pas.
Comment vous décrire ma découverte de l'église de la nativité? J'ai beau avoir perdu ma religion, on ne peut être insensible lorsque l'on se trouve devant ce lieu. Rien ne prouve que c'est effectivement là que jésus est né, mais le fait de penser que des milliards et des milliards de pèlerins sont passés là, depuis des siècles... cela vous interpelle. Que de sang versé, que de martyres pour ce symbole d'amour de paix et d'espoir. Pour nous honorer, nos hôtes nous offrirent le soir un repas sous une immense tente. Au programme, un mezze palestinien et une bière palestinienne. Je sympathisé rapidement avec Rami mon voisin. Il rêvait de cuisine et il est venu apprendre la cuisine française à Paris. A présent, il lance son activité à Bethléem. Nous avons fumé, ou plus exactement, j'ai essayé et Rami a tenté de me montrer comment cracher cette fumée qui m'a tuée, j'en suis certain, à présent. Bref, vous l'aurez compris, les palestiniens savent recevoir...

Un mur entre deux mondes



Comme à Berlin, le graffiti triomphe du béton


Je suis dans un no man's land entre Jérusalem et Bethléem, deux murs nous encadrent


J'ai trop aimé le contraste entre cet homme en coiffe traditionnelle et ce mur moderne... la photo a été prise discretement, sans être vu des gardiens


Nous sommes sur le campus de l'université de Bethléem. On aperçoit au loin une colonie avec le mur qui l'entoure


L'accès en territoire palestinien


Le mur et l'une de ses nombreuses tours, photo prise depuis un taxi

Ce mur qui sépare Israël et les territoires palestiniens fut un véritable choc pour nous tous. Ce mur ne cesse de me travailler. Je ne sais que penser. D'un coté, j'ai beaucoup de sympathie pour le peuple palestinien et je suis affligé par la condition de ce peuple. Il y a une interdiction formelle de passer à Jérusalem, sans une autorisation expresse. Et de l'autre, ce mur représente la menace qui plane sur les israéliens. Nombre d'israéliens sont mitigés sur la situation actuelle. Mais il est claire que le sentiment national l'emporte et que pour Israël c'est une question de survie. Les individus sont bons, humains et passionnants, mais la raison d'état l'emporte en Israël. Je ne sais pas si un jour l'entente existera entre eux... je ne le crois pas.

Le mirage de Jérusalem




Le dôme du rocher, vu depuis le mont des oliviers


Le souk de Jérusalem


Le mur des lamentations à 3h du mat... ne vous fiez pas aux apparences, derrière le premier mur, 200 personnes prient en contre bas


Porte de Jaffa, 2h du mat. C'est si bon d'être là. Bien que les rues soient désertes... mais qu'est ce que j'ai vu?


Devant nous l'esplanade des mosquées, nous quittons le souk


Le dôme du rocher dépasse des ruelles étroites de la vieille ville

Jérusalem, la ville sainte. Venir à Jérusalem, c'est entrer sur une terre marquée. C'est à la fois, une terre d'histoire ou l'on pense à David, aux romains, aux arabes, aux croisades, mais c'est surtout un carrefour des religions. On compte des dizaines d'églises, autant de mosquées et ce mur des lamentations au coeur de ce site historique. Que d'émotions, que de sensations même pour un non croyant. Les ruelles du souk sont un véritable labyrinthe ou le touriste a envie de se perdre. A un endroit vous entrez dans la vieille ville par la porte de Damas et vous découvrez que c'était l'entrée officielle à l'époque romaine. C'est par là que Jésus entra dans la ville... ouf! A telle autre porte vous apprenez que les croisés pénétrèrent par là. Quand vous savez qu'ils pillèrent la ville durant 3 jours, un frisson vous traverse. Mais très vite, votre oreille est attirée par la voix du muezzin qui monte comme un chant, accompagné d'un autre et encore un autre qui bientôt rivalisent. Puis surgissant de nul part, les cloches des églises entrent en concert et font échos aux chants. En un instant une véritable symphonie émerge du néant.

Découverte d'un nouvel univers




Lisa et Emmanuel dans son salon, lors de notre concert privé donné spécialement pour Emmanuel


Le 15 février, jour de notre arrivé, 7h du mat. Notre ami Emmanuel sort du lit et nous terminons une nuit blanche. Emmanuel, homme au coeur d'or nous accompagna tout au long de notre séjour


La mosquée Al Aqsat domine le mur de David. Au pieds, les ruines romaines. 3 époques en un seul endroit


A l'autre bout du mur, le mur des lamentations. Au dessus, le minaret et au loin, le clocher d'une église

Ce voyage, nous le devons à notre ami Emmanuel. Sans lui, nous n'aurions jamais eu l'idée de venir sur cette terre. Ce voyage est à la fois une exploration, une découverte et une rencontre. Nous reviendrons à présent, chaque année, car beaucoup d'attentes, de projets et de motivations nous y obligent.
Emmanuel Farjoun est une personne brillante, intelligente et très simple. cette simplicité qui vous met tout de suite à l'aise comme si vous le connaissiez depuis toujours. C'est le genre de type qui met spécialement une chemise pour une cérémonie, mais qui garde ses claquettes aux pieds. Emmanuel aime son pays, il en connait son histoire et ses habitants. Il aime se promener, lors de ses rares temps libres dans le désert, loin des villes et des hommes. Loin de toute politique ou de toute ferveur religieuse.
Je crois que ma vision de cette terre, je la dois en partie à lui. Alors, une belle rencontre pour un projet plein d'espoir! Merci Emmanuel.